Quand le bâtiment va, tout va, c’est ce qu’affirmait, Martin NADAUD, homme politique français, le 7 mai 1850 à la Chambre des Députés. Doit-on dire aujourd’hui : « Quand tout va mal, le bâtiment va mal » ? Quels procédés faut-il mettre en place pour réduire les problèmes engendrés par nos constructions ?

Si nous réfléchissons avec les gros titres de la presse spécialisée et les études de l’INSEE, nous pouvons sans doute affirmer que le secteur de la construction et de l’immobilier va mal. La situation contemporaine de l’immobilier est à mettre en rapport avec les différentes crises internationales que nous subissons depuis plusieurs années.
La façon dont nous construisons nos bâtiments et occupons l’espace commence fort heureusement à être modifiée par la politique que mènent les pays en voie de développement ou développés. Face aux problématiques environnementales, sociales et économiques, plusieurs procédés peuvent être mis en place pour pallier les problématiques engendrées par nos constructions :
Construire la ville sur la ville
En rénovant, surélevant ou densifiant afin de faire face au taux d’accroissement de la population sans diminuer les espaces agricoles et naturels. En 2012, les SAFER (Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) nous rappelaient que si la cadence actuelle d’urbanisation était maintenue, la France métropolitaine perdrait 11 % de ses terres agricoles d’ici à 2050.
Construire responsable
Tenir scrupuleusement compte des risques naturels, technologiques et miniers, de l’accessibilité et de la protection des personnes.
Construire écologique
Les questions environnementales telles que le réchauffement climatique, la réduction des énergies fossiles, la pollution des eaux, de l’air et des sols sont bien évidemment primordiales. Il faut construire « vert » pour deux raisons :
- améliorer la performance énergétique des bâtiments
- diminuer les déchets engendrés par l’action de construire
Rappelons quelques chiffres parlants :
- le secteur du BTP produit en France 42 % de la consommation intégrale en énergie, imputable aux logements, bureaux, etc.
- 25 % des gaz à effet de serre sont issus des immeubles d’habitation et du secteur tertiaire
- 80 % des déchets produits sont issus des immeubles d’habitation et du secteur tertiaire
Construire davantage et moins cher
Il s’agit ainsi de pallier la carence en logement social et le mal-logement, conséquences directes de la détérioration des parcs immobiliers, de l’accroissement de la population, des flux migratoires, et de la conjoncture économique actuelle. François HOLLANDE, avait défini un objectif de construction de 500 000 logements par an dans son programme de 2012. La conjoncture économique, résultat de la crise financière de 2009, ne permet pas, depuis 2012, de bâtir plus de 380 000 logements par an d’après les statistiques du ministère de logement. Entre 2011 et 2014, la France a construit seulement un million de logements, c’est à dire 350 000 de moins que le nombre obligatoire au regard seulement de l’accroissement naturel ! En 2014, Cécile Duflot confirme : « Aujourd’hui, nous vivons une crise de l’investissement immobilier. La demande privée baisse face à des prix trop élevés par crainte de l’avenir ; la commande publique locale se réduit à cause de la diminution des dotations de l’Etat et le logement social connaît un gel de ses projets. La France souffre d’avoir les prix de l’immobilier les plus élevés d’Europe, ce qui effraie les investisseurs et pénalise notre économie ».
Construire en considérant le coût global d’un bâtiment
Le coût global est actuellement peu pris en compte, étant donné la difficulté à l’employer et à vérifier son authenticité. Initié il y a une trentaine d’année, c’est une analyse fondée sur l’impact environnemental et le cycle de vie et, à ce titre, un acte responsable.
Les acteurs de l’immobilier et de la construction sont de plus en plus soumis à un ensemble de normes, référentiels ou certifications qui visent à respecter les politiques de l’Etat pour répondre aux problématiques précitées. Le bâtiment est donc devenu un travail de bureaux d’études et de spécialistes en tous genres : structure, béton, charpentes, thermique, sécurité incendie, économie de la construction, etc. Chaque corps de métier s’est doté d’appareils de simulation et de conception permettant de contrôler la véracité des études et le respect de ces normes omniprésentes. Pour être performants, des informations fiables sont nécessaires sur ces outils. Du fait du manque d’interopérabilité des solutions logicielles, ces procédés génèrent un coûteux et lourd travail de réitération et de ressaisie pour, au final, engendrer une perte d’information et, par conséquent, de fiabilité.
Le Concept de BIM
C’est dans ces conditions que le concept du BIM (Building Information Model), qui prône travail collaboratif et interopérabilité a été élaboré. Peu enthousiasmant, il y a quelques années, compte tenu du coût de sa mise en fonction, il est devenu aujourd’hui très attrayant du fait du contexte économique actuel, de l’excès de normes et de performances du matériel informatique. De nombreux protagonistes (bureaux d’études, maîtres d’ouvrages, architectes, entreprises du BTP, etc.) se sont ainsi rassemblés pour créer des groupes de réflexion qui s’organisent afin de définir les objectifs du BIM au travers de livres blancs et de guides de bonnes pratiques.
Restez connecté sur le site du Cabinet Barond : prochainement, une étude approfondie sur le BIM.